Dernières informations – barefooting/minimalistes en France
Prochaines animations et événements barefooting/minimaliste

Abonnez-vous à la Newsletter qui court pieds nus pour être informé.e.s des prochaines activités et animations !

Le barefooting/minimalisme dans les média


- On n'est pas que des cobayes - Trouver chaussure à son pied

Question : Mal au pied sous la malléole extérieure

Le mur existe également chez les marathoniens pieds nus...

Le mur existe également chez les marathoniens pieds nus…

Christian Barefooteur vit à Issy-les-Moulineaux (Paris) France.

Il a 49 ans et pèse 63 kg.

Il court depuis 8 ans, pieds nus depuis bientôt 5 ans, autant pour les chaussures minimalistes. Il court à 90 pour cent pieds nus.

Il court en moyenne 3 fois par semaine et 50-80 kilomètres hebdomadaires, pour des sorties d’une durée de 1h30 par sortie en moyenne.

Pour la compétition il dit :  »J’ai déjà fait des compétitions : Courses sur route, Courses en pleine nature (trail), 10K, 20K, Semi-marathon, Marathon. »

Depuis quelques jours, j’ai mal au pied sous la malléole extérieure, pied gauche. Ça c’est manifesté après un séjour de ski, ou j’ai effectué 5 sorties d’environ 10 km avec beaucoup de dénivelé, sur route, et en chaussures minimalistes (VivoBarefoot Ultra Pure), et par temps souvent en dessous de zéro degrés. Quasiment pas de jours de repos pendant la semaine passée sur place.  En plus de faire du ski tous les jours.

Quand j’ai repris l’entrainement pieds nus, la sensibilité des plantes étaient accrue. La première sortie longue, 28,40km s’est bien passée hormis une douleur, comme une crispation, sous la malléole extérieure du pied gauche. La douleur, diffuse, était présente seulement quand je marchais. Je pensais qu’elle allait s’estomper, et j’ai laissé deux jours sans course pour laisser guérir.

Lors d’une nouvelle sortie, 18,72km pieds nus sur un parcours très exigeant pour les pieds, et avec plein de dénivelé, j’ai à nouveau eu mal au même endroit à partir de 10kms, jusqu’à la fin de la sortie. Mal l’après-midi, très mal le lendemain, au point de ne pas pouvoir marcher sans boiter ! Pas mal avec le pied au repos…

A présent cela fait trois jours de repos, avec chaque jour, environ 5kms de marche rapide pour bouger les pieds, encourager la circulation et éviter les raideurs. A présent je peux marcher normalement mais je sens encore un peu la douleur, donc probablement au moins une journée de repos de plus.

Question – ami.e.s barefooteurs, avez-vous déjà connu un incident similaire ?

L’avis de Christian Barefooteur

Eh ben – je ne pensais pas un jour m’allonger sur le divan, me livrer à ma propre diagnostique !  Le fait est que la curiosité l’emporte chez moi – est-ce que d’autres coureurs pieds nus ont déjà eu ce problème ?

Où ça fait mal

Là ou ça fait mal (cercle rouge) "Repères anatomiques au niveau de la face externe du pied."   Source : site Danse Pour Tous, page "Anatomie et probleme du pied"  https://dansepourtous.e-monsite.com/pages/sante/anatomie-et-probleme-du-pied.html

Là ou ça fait mal (cercle rouge)

La douleur étant diffuse, il m’est difficile de la situer précisément. C’est un peu devant la malléole extérieure du pied gauche – peut-être au niveau de l’articulation calcanéo-cuboïdienne.

D’où vient cette blessure ?

Humble élève dans l’art de courir pieds nus, je ne suis pas en mesure de fournir un diagnostique technique ou scientifique. Je suis l’avis de Blaise Dubois, ce sportif canadien spécialisé dans le soin de coureurs blessés par la course minimaliste ou pieds nus. D’après Blaise, toute blessure provient d’une sollicitation à laquelle l’organisme n’est pas habitué.  Autrement dit – un signal d’alarme quand on demande trop au corps.

Écartons quelques hypothèses.

  • Trop de distance (des semaines de plus de 50km) pieds nus ?  Non – comme chaque hiver, mon volume kilométrique ne passe pas en dessous de ses distances. En plus, ma reconversion est très ancienne, datant de 2010-2011.  En 2014 j’ai couru 2600km, essentiellement pieds nus.
  • Sorties trop longues ? Non – La sortie de presque 30km qui a déclenché les symptômes est ma sortie longue préférée, que fais plusieurs fois par mois, même l’hiver.
  • Sol trop dur ? Non – La sortie était sur route, comme d’habitude.

Alors quoi ?

Puisque la sortie, par temps frais mais pas froid, ne sortait nullement de l’ordinaire, il faut se pencher sur mon activité précédent, qui rompait totalement avec mes habitudes.

  • Des sorties chaussées, avec une chaussure que je n’ai quasiment jamais porté pour courir >> pose de pied modifié, car informations du sol altérées, donc appui au sol perturbé.
  • Des sorties en montagne, avec peu de plat, beaucoup de dénivelé >> De longues kilomètres à descendre des côtes de 5-15 pour cent, si raides (comparées à mes habitudes) que j’ai du lutter pour pousser le devant du pied vers le bas, et éviter de talonner.
  • Cumul de fatigue >> des sorties en fin de journée, après le ski, où j’avais déjà sollicité les cuisses au maximum.  En descente, sans amorti, ce sont les … cuisses qui gèrent tout…  Egalement, peu de jours de repos entre sorties (contrairement à mes habitudes) et une grosse sortie de 30km la veille du séjour.
  • Un temps froid, souvent en dessous de zéro degrés, avec par endroit, des plaques de verglas qu’il fallait gérer avec finesse, surtout en descente.

Pourquoi des symptômes seulement quelques jours APRES ce séjour ?

La, je sombre dans la spéculation, et je compte sur vos propres expériences.  NORMALEMENT mes pieds devaient être en mesure d’encaisser ce travail – c’est même une spécificité du pied, qu’il a besoin d’être mis à épreuve pour garder un bon tonus.  Et si le fait déclencheur était … sous mes pieds ?

Il m’est arrivé parfois, lors de mes sorties longues à Paris (Tour des Maréchaux, par exemple) de souffrir de la cheville, pendant la sortie.  J’ai appris une information capitale – le devers des trottoirs, à peine visibles, fini par miner les tendons à coup de dizaines de kilomètres d’affilé…  En résumé – les tendons ont ramé pour tenir le corps droit, alors que le sol penchait vers la gauche ou la droite.  Cela arrive – parait-il – souvent aux ultra-marathoniens qui courent sur route…

Bref – j’ai l’impression que ma « cure » de course chaussée m’a fragilisé les tendons (ou autre chose) au niveau de la cheville, et que la sortie dans Paris, avec 100 % trottoirs, a achevé la résistance physique de quelque-chose impliquée dans la stabilité du pied.  Les derniers kilomètres de cette sortie fatidique étaient désagréable – je ressentais ce qui semblait être une crampe, une espèce de boule crispé à l’endroit décrit.

Comment soigner la blessure

La situation n’est pas très grave, étant donné que mes objectifs sont encore assez loin (Marathon de Paris dans environ 5 semaines).  Le régime de guérison est simple – repos, avec une reprise prudente. Quand j’aurai passé une journée sans rien sentir, je tenterai une petite heure pour aviser, puis rallonger selon les sensations, les semaines suivantes.

La seule « thérapie » – complètement auto-déterminé – c’est de marcher tous les jours, au moins une bonne heure : aller faire des démarches en ville, des tours dans le parc, etc.  Je suis persuadé qu’il vaut mieux bouger, irriguer la lésion, renforcer les structures (doucement) pour consolider ce qui n’a pas tenu.

Conclusion

Pour moi, le verdict est sans appel – il ne faut jamais courir chaussé, quand on n’a pas l’habitude – trop dangereux !  Nan, je blagues 😉

Plus sérieusement, l’erreur le plus probable était de chambouler sa pratique de manière un peu cavalière (le même risque de blessure existe dans l’autre sens, quand on entame une reconversion à la course pieds nus).  Le bon tonus du pied m’a probablement « sauvé » au début, mais mes pieds ont présenté la facture un peu plus tard, n’ayant plus la résistance habituelle. Une sortie suivante n’a fait qu’empirer la douleur (logique !)

Donc retenez ceci – même des coureurs pieds nus experimenté.e.s peuvent se mettre en danger quand ils/elles modifient leur approche, même temporairement.  Peut-être faut-il bannir les vacances de ski ? 😉  Ça éviterait en tout cas de perdre des couches de peau !

Maintenant, à vous !

Quelle type de blessure, quelles structures pourraient être engagés, selon vous ?  Avez-vous déjà vécu ce genre de desagrément (surtout parmi les coureurs à fort volume d’entraînement ?)

Christian Barefooteur

Références

Que voulez-vous savoir sur la course pieds nus ?

  • Vous démarrez ?
  • Vous luttez contre des blessures lors d’une reconversion ?
  • Vous ne savez pas comment commencer ?

Nous répondrons à vos questions, soit ici sur le site, soit sur le forum de laBarefoot Runners Society France, réputé pour la qualité et l’expérience de ses membres en la matière.

Pour poser une question, vous pouvez la saisir ici sur le formulaire dédié « Questions ».

5 réponses à to “Question : Mal au pied sous la malléole extérieure”

  • Laurent:

    Salut Christian,
    Je crois que le changement de « chaussure » n’est jamais bon … Exemple perso : je cours avec des leguano (espèces de chaussettes renforcées, je te montrerai le 22) mais j’ai eu une petite douleur sur le pied. J’ai immédiatement pensé à TOFP. Du coup je remets mes New balance minimus et là : bobo aux péroniers (peroneus longis et brevis) (enfin je pense). Massages transveres et reprise avec mes chaussettes et tout est redevenu normal 🙂
    Pour ton cas j’aurais tendance à te conseiller des massage profonds transverses là où ca fait mal pour activer la circulation sanguine et accélérer la cicatrisation. Et ne pas changer de chaussure : donc rester pieds nus 🙂
    ++

  • Ah, les Leguano 😉 C’est sans doute ce qui se rapproche le plus d’une huarache. J’en ai une paire que j’utilise l’hiver quand il y a de la neige…. Sauf que ça fait deux ans qu’il n’a plus neigé à Paris – bref…

    Merci pour les conseils – les massages, c’est pas évident, d’une part parce que la douleur à quasiment disparu, d’autre part, il n’y avait pas véritablement UN endroit clé ou ça faisait mal. A mon avis, juste le fait de marcher, ça fait une sorte de massage aussi, non ?

    Christian

  • Vero:

    Comme tu l’as dit, tout changement demande progressivité et prudence…. Et aussi comme beaucoup de sportifs tu oublies peut être que le repos fait partie de l’entraînement… Et comme beaucoup de skieurs, le séjour étant court on optimise et du coup on ne se repose pas non plus, exemple les blessures du dernier jour….. Bon rétablissement Christian 😉

  • Merci Vero ! Quand on court beaucoup et sans pépins de santé, on perd un peu sa méfiance de début de reconversion 😉

    Avec maintenant six jours de repos, ça devrait aller demain pour la reprise – juste une petite heure de tester les sensations.

    C

  • Eric colbeau:

    Hello Christian,

    J’ai eu une douleur similaire il y a un an. Elle est apparu juste a la fin de la corrida d’Issy les Moulineaux en pieds nus, dans le sas d’arrivée. Quasiment impossible de marcher. Forte douleur bord externe de la cheville droite, alors que je venais de finir la corrida au sprint et sans aucune douleur. Ca fait penser a une entorse. J’ai laissé reposé 15 jours. Mais la douleur est revenu aussi vive dès le deuxieme entrainement. Encore 15 jours de repos sans plus de resultat, et ainsi tout le mois de janvier. Je n’ai pas pu reprendre la cap avant début mars avec des chaussures d’abord, puis a partir d’avril pieds nus.
    Je pense que lors de la Corrida j’ai couru plus vite et donc différemment de l’entrainement : plus sur l’avant du pied et donc plus de sollicitations de la cheville pour stabiliser. J’ai couru depuis Paris-Versailles et le semi de Boulogne pieds nus dans de bonnes conditions, mais il reste une faiblesse au niveau de la cheville droite pas complètement remise.
    Je prépare désormais les courses par des entrainements dans les semaines qui précèdent simulant l’allure de la course, et donc la position du pieds.
    Amicalement, Eric.

Laisser un commentaire

Runnosphère - des hommes et des femmes, blogueurs et coureurs
ARCHIVES
Me suivre sur…