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- On n'est pas que des cobayes - Trouver chaussure à son pied

Récit de course barefoot – Run in Lyon 10K pieds nus

Paris-Versailles coureur pieds nus

Paris-Versailles coureur pieds nus

Témoignage de barefooteur

Le coureur : Gérard M
Âge
: 50 ans
Lieu d’entraînement habituel
: Saint Vallier (Saone et Loire)
Années de pratique course à pied
: 2 ans
Années de pratique barefoot :  2 mois, depuis août 2011
Événement : Run in Lyon, 10K, le 02 Octobre 2011

Commentaire du coureur : Jusqu’à avant Run in Lyon je sortais 2 fois par semaine nus pieds et cette semaine je passe à 3 car j’y ai pris un réel plaisir et surtout mes plantes de pied vont bien 🙂 et question sensations, j’adore cette façon de courir qui m’en donne toujours et toujours.

Conseils du coureur : Ne pas me précipiter ni de brûler les étapes, que l’essentiel reste « les sensations ».  J’ai commencé par 900m le 1er jour, puis 3 jours plus tard 1.5km… je sortais environ tous les 3 jours pour laisser le temps aux pieds d’être moins sensibles. [Conseils donnés initialement par Daniel Dubois – NDLR]

Récit de course :

Run in Lyon ; ma 1ère course Barefoot :

En ce bel après midi d’octobre, me voilà enfin arrivé sur Lyon. Après avoir trouvé l’hôtel, je rejoins la place Bellecour pour y retirer mon dossard et rencontrer Manu [Emmanuel Pillet NDLR], barefoot runner aussi, afin qu’il me rassure et réponde à mes questions sur la participation à une telle épreuve pieds nus.

Dossard en main je rejoins donc cette nouvelle connaissance (merci Daniel Dubois) et nous voilà à parler de notre passion, de nos vécus (tout récent pour moi), afin de ne plus avoir de crainte pour le jour J qui est le lendemain.

Après une nuit entrecoupée de réveils fréquents, me voilà prêt à retourner au départ de cette épreuve. Comme Manu me l’a dit la veille, je suis déjà en tenue, et je pars pieds nus de mon hôtel afin de m’habituer à ce bitume, le sentir sous mes pieds et libérer cette pression.

A peine ai-je le temps de traverser le pont de l’université qu’un jeune couple de runners qui se rendait aussi à Run in Lyon m’accoste et me demande si je vais vraiment aller courir comme ça…Ben oui ! Et la conversation continue sur le barefoot: depuis quand, pourquoi cette idée, « ça fait mal ? », et nous voilà arrivés sur la place… reste à trouver le sas de départ. N’ayant que 8 semaines de pratique du barefoot et ayant réalisé lors de mon entraînement des temps qui arrivaient un peu sous l’heure de course au 10 km, j’ai choisi le F (entre 55’ et 1h).

Déjà pour rejoindre ce point reculé de la course  les autres remarquent très vite une ‘anomalie’. « Il n’a pas de chaussures… » LOL. Puis vient enfin l’entrée dans le sas, très vite repéré le gars et de suite interpellé par des questions qui viennent spontanément à l’esprit de ces autres coureurs. Il est 8h30 ; encore 30mn et ce sera le grand moment, celui de mon baptême pieds nus, mais en attendant, les questions fusent encore. De la curiosité, de la surprise, des encouragements, tout y passe et le temps lui aussi passe. Je me mets sur la pointe des pieds pour avoir une vue d’ensemble de la course: une foule immense est devant moi, et derrière les gens affluent encore. La pression monte: tout ce peuple, ces coureurs chaussés et moi… »vais je y arriver? mes pieds vont-ils tenir ce 10 bornes ? »

9h : C’est parti! les 1ers candidats s’éloignent déjà alors que vers nous, la marée est calme. On commence à marcher et dans ma tête tout se met en place « attention à ton départ : ne te laisse pas emporter par la vitesse souvent excessive des départs qui pourrait te faire oublier tes appuis – regarde où tu mets tes pieds mais regarde aussi ceux des autres qui risquent de t’écraser les petons – pense à ton poids du corps, à tes foulées courtes et rapides – ne te préoccupe pas du temps que tu vas mettre mais pense aux conseils de Daniel afin de boucler ce 10 bornes… »

Je passe enfin la flamme du départ, environ 9 mn après le départ officiel : top, je déclenche ma montre et c’est parti :  « tout mettre en place pour se sentir bien  et ne pas avoir les pieds en charpie surtout». La foule, immense, et c’est déjà l’heure des premiers dépassements tout en veillant bien à ce que mes congénères chaussés ne me réduisent pas mes petons en pâtée…quelques polis « pardon » et je remonte tranquillement le flot, je passe à droite, tout droit entre les autres, à gauche, sur les trottoirs et je commence à entendre les spectateurs qui remarquent « tiens, y’en a encore un pieds nus » ( car mon pote Manu est parti dans la première vague et n’est pas passé inaperçu, loin s’en faut). Le bitume lyonnais me paraît assez sympa, je reste concentré sur ma foulée atypique par rapport aux autres mais ça fonctionne bien.

Hop, un trottoir à droite et je continue mon petit bonhomme de chemin avec en prime des bravos, des étonnements, des petites vannes sympa « fais gaffe à ton lacet », «  tiens un Kenyan blanc », « lui au moins il ne passe pas son fric dans les pompes », « on lui dit qu’il n’a pas de chaussures ? » … et quand même quelques connaisseurs « wahh un barefoot runner, bravo »…

Km 1 : 5’30, pas mal, je me sens bien, je remonte la file, et j’accélère même un peu car il y a un gros peloton qui est là devant moi, compact, dense. Je n’ai pas envie de perdre trop de temps pendant que j’ai de bonnes sensations. Je me motive « Allez, continues comme ça ! »  les quais, et je zigzague toujours, ce qui me fait dire que je suis pas mal du tout ce matin.

Le parcours me va super bien, pas mal aux pieds, bon revêtement dans l’ensemble, pas trop essoufflé, les mollets, les cuisses vont bien et surprise, me voilà à mi-course: le km 5 … que je passe en 26’10. Je déroule, je me surprends même à penser à ma condition physique : pour le moment tout va bien. On passe en ville et je reprends les extérieurs ; dès que je peux je monte sur les trottoirs afin de continuer ma remontée. Les rues sont humides ici et mes pieds en sont tout contents.

Ravitaillement vite fait, faire attention encore et encore car là la chaussée est trempée par l’eau jetée par mes prédécesseurs et sur le revêtement, ça glisse un peu et les autres ralentissent ou s’arrêtent même.

Entre le km 6 et 7, petit coup de ralenti afin de me reprendre, de faire le point (intérieur) sur  mon état plantaire, me dire que je dois continuer à surveiller mes foulées et cette transition se fait en 6’20 (temps au 7ème km : 37’15). Passage sur les quais et toujours de bonnes sensations, je reprends un rythme un peu plus soutenu, et je suis toujours bien, pas mal aux pieds : le km 8 est passé à 42’25.

Me rappelant les conseils de Daniel pour ce qui est de la fin de course si j’ai toujours de bonnes sensations, j’augmente le nombre de foulées, ma vitesse suit et j’attaque ; je n’arrive pas à y croire, je suis bien, la foule se fait plus pressante, et je passe le 9ème en 42’25. « t’as encore du jus ? Allez, donne tout! Accélère mais ne talonne surtout pas! »

Le rythme cardiaque augmente, la vitesse aussi, la chaleur se fait sentir mais je sais que je suis sur la fin du parcours et je donne tout, je remonte encore des coureurs,…la ligne d’arrivée est proche, je ne talonne pas mais j’y suis. « Tu l’as fait ! C’est génial, allez ! Bats-toi! Vas-y!…Ouffff, la voilà franchie cette fameuse ligne. » Total, moi qui espérait faire un peu moins de l’heure, je passe en 50’21…Je suis HEU-REUX!

Récupération, marche, dépose de la puce et encore les commentaires étonnés de runners chaussés. » Non, je n’ai pas mal, je n’ai aucune écorchure. » Je dois même le prouver en montrant mes pieds; sales oui, mais en bon état.

Plus tard, après m’être ravitaillé j’ai eu des nouvelles de Manu qui s’est aligné sur le semi ; incroyable ce gars ! Il termine en 1h16…15ème sur plus de 5300 participants et tout ça en barefoot.

Vraiment un régal, le plein de sensations, d’émotions et une envie de poursuivre encore cette façon de courir qu’est le Barefoot Running.

Récit par Gérard

7 réponses à to “Récit de course barefoot – Run in Lyon 10K pieds nus

  • Une énorme satisfaction de ma part pour Gérard et sa performance remarquable : le terme n’est pas trop fort si l’on tient compte de sa rapide transition à la course pieds nus !… Une preuve supplémentaire des capacités d’un corps humain maîtrisé, rigoureusement dirigé, parfaitement utilisé !… Bravo Gérard et merci Christian pour l’hébergement de ce super récit !…

    • Gérard M.:

      Merci encore à toi Daniel pour m’avoir tout appris à ce sujet: je n’ai fais que mettre en pratique tes conseils et c’est vrai que je m’en sors plutôt bien 🙂

      Et merci à Christian qui a permis que ce récit soit publié alors que je ne suis qu’un néophyte en la matière.

  • Frédéric Boyer:

    J’ai lu ton récit et je trouve ta performence plus que correct, quelles sont tes performences chaussées sur 10km pour me donner une base, je me suis cassé le 5 eme metatarse le 1 er septembre et je veux reprendre en barefoot, d’ailleurs je me suis inscrit à l’initiation de Daniel le 11 novembre, bien sur je vais reprendre petit à petit fin du mois je pense avec mes chaussures adorées mais je vais m’entrainer sur la pointe des pieds, pour arriver à l’initiation déjà un peu formé, en tous les cas encore bravo pour ta perf et bonne continuation
    Fred

    • Gérard M.:

      @ Frédéric: Mes temps chaussés sur un 10 km varient entre 43 et 46mn suivant le parcours et difficulté car je ne cours que depuis 2 ans.
      Pour ce qui est du barefoot, j’ai commencé 8 semaines avant Lyon mais mon objectif n’était pas la perf mais finir sans avoir mal et en ayant tout au long de la course de bonnes sensations; ce qui s’est produit.
      Je suis un novice en la matière mais Daniel Dubois et Christian sont de très bons conseils: c’est gràce à de tels conseils si j’en suis là 🙂

  • C’est motivant.

    Félicitations !

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