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- On n'est pas que des cobayes - Trouver chaussure à son pied

Témoignage – Zygielle, finie la tyrannie des genoux

Aubagne tes pieds !

Aubagne tes pieds !

Pseudo : Zygielle
Age : 49
Durée de conversion : 10
Pays : Plaine des Vosges

En bref (4 à 5 phrases pour te décrire)

Bonjour, je m’appelle Zygielle, j’ai bientôt 50 ans et j’ai deux pieds en parfait état de fonctionnement quoiqu’assez peu féminins.

A part ça je suis une vraie bombe.

(…)

J’avoue : taille standard selon le barème de la Redoute, format agréé par la sécurité sociale, un poil de culotte de cheval et une queue de cheval, et pour le reste, c’est un modèle courant (sans jeu de mot).

Quel est ton parcours sportif ?

J’ai curieusement commencé le sport pendant ma dernière grossesse. Je m’étais mis en tête d’apprendre à crawler avec mon gros ventre, en version iceberg.

J’ai réussi et n’ai plus jamais cessé de nager.

Je me suis mise à courir peu de temps après, puis ai cessé, parce que courir c’est dur et que je n’étais pas foncièrement attirée par le sport, que j’avais soigneusement évité toute ma vie (à part ma séance hebdomadaire de piscine).

Je ne me rappelle pas comment j’ai repris la course. Toujours est-il qu’un jour, alors que je courais un peu autour du stade pour m’occuper pendant que mon fils faisait de l’athlétisme, l’entraîneur m’a dit « inscrivez-vous au club ! ». Et comme j’avais une heure et quelques à attendre mon fiston après le travail, lors de ses entraînements, je me suis inscrite.

J’ai commencé à courir en baskets, en augmentant les distances, à courir le weekend avec mes chiens, puis j’ai tenté un 10 km, puis un autre…

Pourquoi cours-tu ?

Avant la course pieds nus, je courais pour le bien-être après la course, pour faire du sport avec mes chiens, pour accompagner mon fils, pour entraîner avec moi mon mari, et parce que je m’étais prise au jeu.

Depuis que je cours pieds-nus, toutes ces raisons sont encore vraies, mais surtout, je cours pour le bonheur incroyable que ça me procure, parce que je trouve ça très stimulant intellectuellement, et aussi parce que cela m’a permis de découvrir un mode de déplacement qui tout en étant vif et joyeux, me ramène aux sensations de la marche et à l’état de quasi-méditation que cela m’apporte.

Qu’est-ce qui t’a convaincu de courir pied nu, ou avec des chaussures minimalistes ?

Mes genoux ! Début 2016, j’ai fini un 10km sur les rotules avec mes baskets. Il est vrai que je n’avais pas vu que leur drop était effondré. Je n’ai pas pu reprendre la course sans douleur. Et puis un jour, trouvant la porte de la piscine fermée, j’ai jeté un coup d’oeil au stade désert. Il faisait 12°C et il pleuvait. J’ai enlevé mes chaussures et j’ai couru à peu près 600m à 7,5km/h. Je suis revenue à la maison avec des ampoules sous les orteils, bien décidée à persévérer. La douleur ne s’était pas manifestée. J’ai foncé sur internet et ai lu tout ce que je pouvais lire sur la course minimaliste.

Comment s’est passée la transition vers la course pieds nus ou en chaussure minimaliste ?

Lentement ! J’ai commencé par alterner course pieds nus et course en baskets. J’ai augmenté petit à petit (de 200m en 200m !) la distance pieds nus sur piste. Puis la vitesse. J’ai passé l’été pied nu dès que je le pouvais. Enfin, j’ai commandé une paire de huaraches en kit et suis sortie du stade.

Combien de temps pour effectuer la transition ?

8 mois environ. En décembre 2016, j’ai couru mon premier 10 km en huaraches. J’ai pulvérisé mon record, sans forcer. J’ai depuis fait le semi de Nancy, toujours en sandales, et suis récemment passée sous les minimas de ma catégorie au 10km. Je viens de prendre une licence compétition, c’est trop beau, cette affaire !

Comment faut-il s’entraîner pour habituer ses pieds ?

Tranquillement… Sans chercher la performance. Et souvent. Et surtout, si on court en sandales, je pense qu’il faut aussi courir pieds nus. J’aime le tartan, mais j’essaie toutes sortes de revêtement. C’est intéressant et assez amusant.

Sur quels revêtements cours-tu ?

Je fais une redite, mais sur tartan pieds nus. Par tous les temps, jusqu’à 0°C sur piste sèche, 2-3°C sur piste mouillée.
Sur route, chemin pas trop gravillonné, neige tassée, glace : en sandales huaraches.

Sur chemin accidenté, en Spyridon VFF.

Pratique quotidienne : quel(s) type(s) de revêtement ; durée habituelle et fréquence des sorties ?

Je fais une séance de fractionné pieds nus par semaine, une sortie longue le weekend et je nage une fois par semaine.

Avec quelle(s) chaussure(s) minimaliste(s) cours tu (pieds nus étant bien sûr accepté) durant ta période de transition et après ?

Les VFF sont pour moi un pis-aller, qui me permet d’éviter de me blesser sur chemin de campagne et en forêt. Je marche aussi chaussée de la sorte, car j’aimerais les tester en randonnée.

J’ai trois paires de Huaraches, avec des semelles différentes. En ce qui concerne le lacet, c’est la paracorde qui me convient le mieux.

Mes préférées ont été faites par Pierre, qui a un blog et propose de nombreuses types de semelles (merci, Pierre !)

Quelles blessures, avant/après la transition ?

Avant : essuie-glace et syndrome rotulien, nécessitant des semelles orthopédiques.

Maintenant : quelques contusions sous les pieds si leur plante rencontre un caillou ; et en sur-entraînement des contractures dans les mollets.

Ah, et oui, aussi, comme je passe beaucoup de temps non chaussée, je me cogne les orteils à peu près partout et je hurle. Donc, marcher sans chaussures rend dysphonique.

Quel regard porte ton entourage sur ta pratique ?

Mon entourage proche a pris ça comme une lubie au départ, mais ils ont dû se raviser. Mon frère, qui est un grand coureur et marathonien, adepte de triathlons de l’extrême, me prend pour une folle.

Les gens de mon club s’y sont faits !

Quels sites, quels coureurs t’ont aidé dans ta reconversion ?

J’ai bien entendu exploré ce site, et quelques autres, mais je dois être honnête : j’ai écouté mes sensations et ai décidé que mes pieds gouverneraient ma transition. Je les ai laissé faire. C’est eux que j’ai écoutés… je pense avoir bien fait.

Quelques astuces pour d’autres coureurs ?

La lenteur. L’écoute de soi.

Et se dire qu’une solution leur conviendra forcément, et que ce ne sera pas forcément celle du barefoot. Peut-être même pas la course à pied.

L’astuce, c’est peut-être la sagesse.

Combien de coureurs minimalistes/pieds nus dans ton entourage ?

Aucun.

Quels objectifs (courses/distances/etc.) ?

Maintenant que j’ai participé aux championnats de France du 10km hors stade (à Aubagne), je peux passer ma vie dans un canapé…

Non, bien sûr, j’ai d’autres objectifs, mais une très mauvaise récupération après ces championnats (due à un entraînement trop intensif, j’ai pêché par enthousiasme) m’a un peu calmée côté chrono, même si je suis loin d’être une flèche. Je veux me frotter aux longues distances…

Un marathon en 2019 et en huaraches, les pieds aux couleurs de mon club, comme d’habitude !

Relate-nous deux ou trois remarques rigolotes ou moqueuses entendues lors de tes dernières sorties PN

La meilleure, lors du semi-marathon de Nancy : « Oooooh ! La pauuuuuvre ! ». Des fois que mon coach m’aurait mis un canon sur la tempe pour m’obliger à chausser des strings de pied.

Autres remarques ?

Oui ! Courir pieds nus et en sandales m’apporte une joie que je n’aurais pas crue possible. Curieusement, mon mal de mer s’est atténué, mais je ne sais pas si un lien est possible avec ma pratique de la course à pied minimaliste.

Enfin, j’étais une grande habituée de l’entorse de cheville, mais cela m’arrive de plus en plus rarement, et bien sûr uniquement avec des chaussures.

Quand j’ai parlé de stimulation intellectuelle, c’est parce que tout ce qui m’arrive m’amène à me poser des questions, et donc à chercher des réponses, anatomiques, physiologiques, biomécaniques… que je ne me serais pas posées s’il n’y avait eu l’étrangeté relative de ma pratique.

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7 réponses à to “Témoignage – Zygielle, finie la tyrannie des genoux”

  • Corinne:

    Moi aussi je pourrais témoigner des bénéfices sur ma santé de la course pieds nus 🙂

    • Oui Corinne, ce serait avec plaisir que je recueille ton témoignage ! Après huit ans qu’on parle de la course PN en France, j’ose espérer qu’il y a plein de personnes qui ont pu tirer des bénéfices de cette pratique si particulière et généreuse …

  • Antony:

    Bonjour,

    j’ai déjà fais pas mal de course, 2 semi, 2 20km quelque trail, toujours en chaussures, au fur et a mesure je me suis documenté et je cours maintenant en médio pied, il y’a peu j’ai vu (sur internet) pas mal de coureur pied nu, je m’y suis vachement intéressé, et hier j’ai franchis le cap, j’ai commencé par un échauffement de 2km en chaussures, suivi de 1km pied nu sur le tour d’un stade de foot, les sensations étaient bizarre au début, mais vraiment vraiment super ! je ne sais pas si c’est l’euphorie de courir pied nu mais durant ces 1 km je n’ai jamais couru aussi vite que la (14km/h de moyenne), puis suivi d’un retour à la maison en chaussures. Je recommencerai cette expérience qui m’a fort plus.

    • Bonjour Antony, ton magnifique témoignage m’a échappé, désolé, je découvre que maintenant !

      Je me souviens de mes premiers fois, c’était pareil, courir avec une sensation de légèreté à laquelle j’avais rêvé tant de fois auparavant… Bien sur, il faudra respecter tes pieds, ne pas leur demander trop d’efforts, le temps qu’ils s’habituent à la pratique. C’est bien que tu aies déjà une éxpérience avec des chaussures minimalistes, cela t’aura permis de commencer ce qu’on appelle la « transition » vers une course pieds nus. Vas-y progressivement, laisse leur le temps de se reposer entre les séances, et ça se passera très bien !

      Si tu veux trouver d’autres coureurs PN/minimaliste, je te conseille d’aller faire un tour sur la communauté de la BRS (Barefoot Runner’s Society) France, ici : https://www.thebarefootrunners.org/social-forums/france.79/. C’est gratuit, bien sur. Regarde-bien la carte des coureurs français pour retrouver d’autres personnes – avec un peu de chance, tu vas en trouver pas loin !

      Bonne continuation,

      Christian

  • Zygielle:

    Bonjour, Antony,
    Tous les espoirs vous sont permis : je viens de faire 12 km pieds nus, dont 7,5 sur bitume et chemin. La plante de mes pieds devient à la fois moins sensible aux aspérités, et plus sensible au niveau proprioceptif. Comme je l’explique à mes copains, mes semelles sont comme la soie d’araignée, de la haute technologie : souples, épaisses, sensibles. Aucun matériau synthétique n’est à leur niveau. Et ce n’est que le début !

  • adrien:

    Bonjour
    Je suis intéressé par la course en minimaliste. Je cours sur des semi marathons et mon pied droit, malgré des semelles podologiques, se « paralyse » à 10 km (plus de sang).
    J’ai donc acheté des minimalistes et essayé sur mon tapis. 1h15 sans problème. J’adore en plus la sensation de liberté d’être pieds nus.
    Mon problème maintenant est la sortie sur terrain réel et le regard des autres. Je n’arrive pas à passer ce cap (dure déjà avec mes enfants).
    Et ce plus difficile pour un Homme?
    Un conseil ?

    • Bonjour Adrien, merci pour ton témoignage. Voici ce que j’aimerais te dire.

      Sachant que je ne suis pas médecin, je ne sais pas si la course minimaliste va soigner le problème de circulation ou nerveux, à terme. Mais à mon avis tu ne cours pas de risque en essayant une autre approche, comme tu l’as déjà fait. Je pense toujours que moins de chaussure nous force à courir avec une attention plus élevée portée aux pieds et à la foulée.

      Ce qui m’inquiète un peu, c’est ton enthousiasme par rapport à ta nouvelle pratique. Si je te conseille prudence et une mise en application très graduelle, c’est pour te permettre à te reposer autant qu’il faut, entre séances. Souvent j’ai pu assister à des départs fulgurants, avec à la clé, des fractures de fatigue aux métatarses. Lis si tu veux bien, la page que j’ai consacré aux personnes désireuses de commencer la course pieds nus et minimaliste. https://www.courirpiedsnus.com/2016/01/debuter-barefooting/. Il est question de commencer avec des petites distances, et plein de repos. Une transition vers une pratique minimaliste demande beaucoup de patience – compter 6 mois, un an, voire plus, pour y arriver pleinement. L’âge joue un rôle, bien sur.

      Autre remarque – il est complètement normal de se sentir « à nu » devant les autres, quand on commence à courir. En minimalistes, en surtout pieds nus, on a l’impression d’être scruté à chaque instant. Le conseille que je donne : persister, car au bout de quelques sorties, tu n’y penseras même plus. Les bénéfices de cette pratique dépassent largement les freins, dont l’impression de se donner en spectacle. Devons-nous demander le droit d’exister en société ? Bien sur que non. Le regarde, et les quelques remarques que tu pourrais avoir à l’occasion, sont systématiquement le reflet du schema mental de celle ou celui qui regarde. Tous les a priori s’y trouvent. Franchement, ce n’est pas ton problème, c’est le leur. Et vlan. (Et j’avoue avoir pas mal souffert de ce regarde des autres, au début ;-))

      J’espère Adrien que ces quelques lignes vont t’aider, et je te souhaite une très bonne transition vers la course minimaliste. Je pense que sera récompensé pour tes efforts.

      Christian

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