Sixième participation à cette épreuve mythique, sixième fois que je prenais le départ pieds nus. Cette année encore, c’était l’occasion d’enchainer plusieurs sorties dans la matinée, histoire de “faire de la borne” afin de parfaire mon entraînement pour mon huitième marathon pieds nus, Seine et Eure 2016.
Cette année encore, petit déjeuner vers 7 heures (juste trois tranches de peine avec de la configure, quelques cuillerées de beurre de cacahuète, avec un verre de jus d’orange. Départ de la maison à 09:00 pour arriver tranquillement à l’avance, vu que cette année, les mesures de sécurité sont draconiennes. Heureusement que j’ai été prévoyant, car j’ai perdu du temps à attendre devant un Sanisette dans le 16ième, puis j’ai été obligé de prendre une photo de la régate sur la Seine …
Paris-Versailles 2016
2 minutes avant le départ, je me suis rendu compte que j’étais très en retard – à peine le temps d’allumer montre et téléphone, même pas de plaisanteries habituelles concernant ma drôle de pratique…
Paris-Versailles 2016
Paris-Versailles 2016, 6ième participation
Bords de Seine – 12,70 km/h en moyen
Déjà échauffé par les 5,76 km courus depuis chez moi, j’ai tenté de m’imposer un rythme élevé comme d’autres années, mais j’ai vite déchanté – le coeur ne voulait pas. Pas fatigué, pas essouflé, juste une limitation de vitesse par rapport aux autres fois, et cela dès le début. Je pense que c’est imputable à la sinusite que j’ai contracté quelques jours avant, je n’étais pas encore en grande forme. Mon cœur, qui bât normalement à 43-45 bpm, était à 46-47 – clairement, pas en forme. J’ai quand même stabilisé ma fréquence cardiaque, en allongeant légèrement ma foulée. 180 foulées/minute, l’étalon maître des barefooteurs… Ne pas talonner, veiller à garder une attaque bien à plat, revêtement aidant. Plus la route est lisse, plus on peut allonger la foulée, pieds nus. Juste éviter à tout prix de courir avec les les jambes en extension… Cette fois j’ai bien senti les deux montées après les ponts de Garigliano et Pont d’Issy 🙁 Merci au passage à la fanfare qui jouait du Pink Floyd, un morceau traînant, « Animals » ou « Dark Side of the Moon », pas sur, mais ça ma vraiment plu !
A cette allure, j’ai vite retrouvé ma famille au pont d’Issy, en bas de chez nous. Cette année, ma femme m’a vu à temps ! Garder une allure modérée pour ne pas imploser dans la montée, rien boire au ravito pour pas avoir l’estomac lesté (et j’ai toujours la bouche sèche en début de course, plus il faisait presque chaud …)
Au kilomètre 5,3, vu par ma femme !
Cote des Gardes, Avenue du Château, Avenue Berthelot – ascension en Forêt de Meudon – 9,19 km/h
Le mur, 2km de montée, chaque année, c’est pareil. Enfin, pas vraiment – cette année je la montais tranquillement, sachant que je n’allais pas battre des records. Je me suis bien gardé de me mettre dans le rouge – de toute façon, mon coeur me montait pas, j’avais pas les moyens d’accélérer, doubler les gens. Regarder le sol à quelques mètres devant moi. Comme sur le plat, en effet, et toujours à la recherche de débris à éviter. La course a lieu au niveau des pieds, pas dans les airs 😉
Quelques encouragements autour de moi, lors du passage sur les pavés de l’Avenue du Château. Quel bonheur – cette année, pour la première fois depuis quelques temps, j’ai eu droit à « Regarde – la dame court pieds nus ! » (à cause de mon bandana sur la tête). La deuxième montée, Avenue Marcellin Berthelot, passe sans drame (j’ai failli m’évanouir à ce stade, en 2013 !) et j’ai pu remercier les supporteurs et la musique dans le dernier passage avant le sommet.
C’est curieux à quel point les plantes des coureurs pieds nus se souviennent des revêtements lors des courses. Chaque année ce passage révèle des surprises. Depuis trois ans, la chaussée de la Route Royale est refaite à plusieurs endroits, ce qui permet d’accélérer aussitôt que le cœur le permet. Enfin, d’autres endroits, entre temps, se sont dégradés, donc il me faut de la volonté de retrouver un peu de rythme ici. Cette année je réussi à éviter les bouchons des bouteilles d’eau ;-).
Cette année, pas de bogues de châtaigne !
Cette année, pas de goélette à hauteur du pont sous la N118 pour brouiller le passage délicat en forêt sur la partie de chemin en terre. Pas de bogues de châtaigne non plus, à ma grande surprise ! En 2014 le chemin venait d’être raclé par un engin de chantier, ce qui a remonté plein de méchants cailloux à la surface ! Cette année je suis resté franchement sur les bords, malgré les feuilles mortes qui couvraient les cailloux – tant pis, c’est bien plus agréable comme ça !
Heureusement, ce passage ne dure que quelques centaines de mètres. Juste avant de sortir de ce passage, un coureur qui venait de me doubler me fait applaudir des spectateurs en haut de la grosse descente vers la Rue de la Fontaine. Sympa ! Toujours pas de châtaignes, comme si la route avait été nettoie la veille, alors que la saison des châtaignes est belle et bien lancée … La suite, avant le prochain obstacle, est roulante, les coureurs doivent gérer un début de fatigue, et une série de petites montées. Cette année j’ai pas retrouvé ce jeune coureur qui m’annonce que nous nous sommes déjà croisés à cet endroit, lors des précédentes éditions !
Route du Pavé de Meudon, Avenue de Versailles – 11,14 km/h
Route du Pavé de Meudon – Chaque année, la fatigue s’invite à la fête, après la Montée du cimetière. J’ai pris une bouteille d’eau et une poignée de raisins sèches, car je sentais que je commençais à perdre du jus. La récupération après le troisième ravito prend du temps… Cette année encore, mon ami Malcolm McLoughlin (Runningforpearl) et sa famille m’encourage bruyamment dans la descente à hauteur du Pavé de Meudon – je réussi à lui taper dans la main, donc je ne suis pas encore complètement cramé ! Retrouver des ami.e.s sur le chemin fait toujours du bien.
Et me voilà au pied de l’Avenue de Versailles, que j’ai appris à respecter autant que la Route des Gardes en début de course. Faux-plat montant, cette avenue fait pratiquement deux kilomètres avant de déposer les coureurs exténué.e.s à l’arrivée. Non, on ne voit pas la ligne d’arrivée, car elle se cache derrière un virage à droit. C’est à ce moment-là que les gouttes commencent à tomber, et le temps que j’arrive au virage, je suis trempé, il pleut des cordes. Les photographes font leur boulot, moi, à peine, le mien. Encore 400 mètres tout droit, pile au milieu de la route pour profiter d’une grosse ligne blanche continue qui permet de gagner quelques secondes sur le chrono. Habitude de marathonien pieds nus 😉
Total course – 11,59 km/h, en 1h25mn27s, soit 5,15 min/km
Paris-Versailles 2016
A peine la ligne d’arrivée franchie, je n’avais qu’une envie – rentrer avant d’attraper froid. J’étais trempé, je commençais à sentir le sol… Je me suis dirigé vers le RDV « Rome » et juste quand j’ai décidé de laisser tomber et rentrer, j’ai vu un autre coureur pieds nus – Bruno Redon, le coureur pieds nus de l’an dernier, puis un deuxième, Eric, que je ne connaissais pas ! Si ça se trouve, il y en avait encore plus ! Tous les deux font mieux que moi, côté chrono, pieds nus – bien ça !
Paris-Versailles 2016
Bon, pas question de piétiner, les pieds n’aiment pas se remettre en activité, une fois refroidis. En 2012, j’ai réussi à me blesser après une deuxième séance post-course… Retour tout seul cette année, un dernier bout un peu pénible au début, car les plantes commencent à protester après plus d’un demi-marathon !
Retour à casa en courant – 31,72 km pieds nus en tout
Pour la cinquième année de suite, je me suis lancé dans un trot hésitant dans la très rugueuse contre-allée de l’Avenue de Versailles. Comme d’autres années, il a fallu quelques minutes pour retrouver un fonctionnement nominal des pieds, et surtout, un revêtement favorable, tout en bas de l’Avenue, loin des coureurs qui remontaient de plus en plus nombreux vers la fin de leur épreuve. Cette année, un peu de fatigue, mais les pieds relativement préservés au retour en ville.
Récupération
Quelques remarques à l’intention des coureurs pieds nus. Hormis une grosse sieste suivie d’un grosse bière (|-°) je n’ai pas tellement senti la sortie. Une dernière petite sortie pour finir le mois après deux jours de repos. Mes plantes avaient déjà bien récupéré – j’ai pu faire une séance « torture » essentielle à bien préparer un marathon pieds nus 😉
Il faut que je sois en forme pour la #TourdesMarechaux samedi suivant, endurance et résistance plantaire doivent être au top. et Dans trois semaines, précisément, mon huitième marathon se pointe… 😉 Ensuite, programme d’hiver, en prenant bien soin de finir l’année avec au moins 3000 kilomètres parcourus !
Avec @Sydoky aux remises des dossards – chaque année c’est pareil, on aime ça !
Merci à l’organisation de Paris-Versailles, et en particulier à Sylvain Fresnel à la tête de l’armée de bénévoles dont j’ai fait partie encore cette année. Remerciements à aux ami.e.s et supporteurs inconnus qui m’ont encouragé.e.s sur mon chemin. Vous êtes nombreux à m’avoir vu apprendre la course pieds nus à Michel et Adriana 😉
Mes autres participations Paris-Versailles pieds nus