Cinquième participation à cette épreuve mythique, cinquième fois que je prenais le départ pieds nus. Cette année encore, c’était l’occasion d’enchainer plusieurs sorties dans la matinée, histoire de “faire de la borne” afin de parfaire mon entrainement pour mon sixième marathon pieds nus, Seine et Eure 2015.
Cette année encore, petit déjeuner vers 7 heures (juste une barre de céréale et quelques abricots sec, avec un verre de jus d’orange. Départ de la maison à 09:20 pour arriver tranquillement à l’avance.
2 minutes avant le départ, je me suis rendu compte que j’étais … dans le sas des élites !! Chaque année c’est le flou par rapport au sas, l’accès n’est pas du tout maitrisé, on n’y comprend rien… Heureusement j’ai trouvé Nicolas et @Sydoky pas du tout dans le sas préférentiel en face de la ligne de départ ! Merci donc aux participant.e.s bienveillant.e.s qui m’ont accordé une petite place parmi eux, avec les plaisanteries habituelles concernant ma drôle de pratique…
Paris-Versailles 2015, 5ième participation
Bords de Seine – 13,09 km/h en moyen
Déjà échauffé par les 5,76 km courus depuis chez moi, j’ai pu immédiatement m’insérer dans un rythme élevé (pour moi !!) sur la partie roulante. Avec ma seule respiration (deux inspirations pour remplir les poumons, une pour les vider) j’ai stabilisé ma fréquence cardiaque, en allongeant légèrement ma foulée. 180 foulées/minute, l’étalon maitre des barefooteurs… Ne pas talonner, veiller à garder une attaque bien à plat, revêtement aidant. Plus la route est lisse, plus on peut allonger la foulée, pieds nus. Juste éviter à tout prix de courir avec les les jambes en extension…
A cette allure, j’ai vite retrouvé ma famille au pont d’Issy, en bas de chez nous. Malheureusement il y avait tellement de monde que seul mon fils m’a aperçu à temps – pas de photo cette année ! Garder une allure modérée pour ne pas imploser dans la montée …
Cote des Gardes, Avenue du Château, Avenue Berthelot – ascension en Forêt de Meudon – 9,78 km/h
Le mur, 2km de montée, chaque année, c’est pareil. Ne cherchant pas à battre des records, ni a épater la galerie, j’ai immédiatement ajusté mon effort à l’obstacle. Réflexe de marathonien – optimiser l’effort pour durer. La côte évolue sur plusieurs paliers, avec juste quelques mètres de plat avant le sommet. J’ai raccourci ma foulée, je me suis penché légèrement en avant, et j’ai veillé à respirer comme avant, deux inspirations pour une expiration, calé sur l’attaque au sol. Forcément, certains coureurs me doublent à cet endroit, mais je ne leur en veux pas, au contraire ! J’ai également appris à ne pas chercher le sommet des yeux, juste regarder a quelques mètres devant moi. Comme sur le plat, en effet, et toujours à la recherche de débris à éviter. La course a lieu au niveau des pieds, pas dans les airs 😉
Encore cette année, sensation d’avoir un peu moins de jus dans la montée, comparé à il y a quelques années. Bon, pas dans le rouge, mais juste pas très véloce. En même temps, je n’ai pas du tout travaillé la force, donc c’est normal. Pas assez de courir parfois plus de 100km par semaine – bien grimper, ça se travaille, surtout à 49 ans !
Quelques encouragements autour de moi, lors du passage sur les pavés de l’Avenue du Château. La deuxième montée, Avenue Marcellin Berthelot, passe sans drame (j’ai failli m’évanouir à ce stade, en 2013 !) et j’ai pu remercier les supporteurs et la musique dans le dernier passage avant le sommet.
Forêt de Meudon, Côte du Cimetière – 11,89 km/h
C’est curieux à quel point les plantes des coureurs pieds nus se souviennent des revêtements lors des courses. Chaque année ce passage révèle des surprises. Depuis deux ans, la chaussée de la Route Royale est refaite à plusieurs endroits, ce qui permet d’accélérer aussitôt que le cœur le permet. Mes pieds jubilent. Et chaque année, je piétine les * de bouchons des bouteilles d’eau, et ça fait toujours mal :-(.
Cette année, pas de goélette à hauteur du pont sous la N118 pour brouiller le passage délicat en forêt sur la partie de chemin en terre. En 2014 le chemin venait d’être raclé par un engin de chantier, ce qui a remonté plein de méchants cailloux à la surface ! Cette année c’était un peu tassé, mais quand même semé de pierres, alors j’ai couru franchement sur les bords – tant pis que je ne voyais pas bien où je mettais les pieds dans les feuillages… Je m’étais attendu, comme chaque année, à devoir éviter les bogues de châtaigne mais sur ce coup-là – aucune !
Heureusement, ce passage ne dure que quelques centaines de mètres, avant la grosse descente vers la Rue de la Fontaine. Toujours pas de châtaignes, comme si la route avait été nettoie la veille, alors que la saison des châtaignes est belle et bien lancée … La suite, avant le prochain obstacle, est roulante, les coureurs doivent gérer un début de fatigue, et une série de petites montées. J’ai alors été alpagué COMME CHAQUE ANNÉE par un jeune coureur qui m’annonce que nous nous sommes déjà croisés à cet endroit, lors des précédentes éditions ! Difficile en effet de passer inaperçu 😉 Cette année, on se recroisera après l’arrivée, et il me pose plein de questions sur la course pieds nus et minimaliste. A force de se croiser chaque année, il commence à réfléchir sur sa propre façon de courir – tant mieux !
Route du Pavé de Meudon, Avenue de Versailles – 12,07 km/h
Route du Pavé de Meudon – Chaque année, la fatigue s’invite à la fête, après la Montée du cimetière. La récupération après le troisième ravito prend du temps… Cette année encore, mon ami Malcolm McLoughlin (Runningforpearl) m’encourage bruyamment juste avant la montée – j’avoue que je suis en mode automatique, et il l’a bien remarqué – regard un peu figé ! Mais retrouver des ami.e.s sur le chemin fait toujours du bien.
Et me voilà au pied de l’Avenue de Versailles, que j’ai appris à respecter autant que la Route des Gardes en début de course. Faux-plat montant, cette avenue fait pratiquement deux kilomètres avant de déposer les coureurs exténué.e.s à l’arrivée. Non, on ne voit pas la ligne d’arrivée, car elle se cache derrière un virage à droit.
Arrivé.e au virage, le coureur est accueilli.e par une batterie de photographes, mais la course continue, encore 400 mètres tout droit, sur une avenue tellement large qu’on se sent aspiré par la foule qui se masse sur les bords. Enfin, pour les coureurs pieds nus, il y a une deuxième raison de chercher la foule – la belle ligne blanche qui passe à quelques mètres devant, une partie de la piste cyclable, et surtout, une façon de grappiller quelques secondes de plus sur un revêtement doux 😉
Total course – 11,9 km/h, en 1h21mn24s, soit 5,01 min/km
Paris-Versailles-2015 Pieds Nus – Christian Harberts
A peine la ligne d’arrivée franchie, j’ai poursuivi ma course (en marchant quand même) pour être à l’heure au point de rendez-vous « Athènes » histoire de voir si d’autres coureurs de connaissance s’y trouvaient. Oui ! Sydoky est arrivé quelques minutes après moi. Content d’apprendre qu’elle remonte enfin la pente après quelques blessures tenaces…
Paris-Versailles-2015 Pieds Nus – Christian Harberts et @Sydoky
Ensuite, en scrutant le flot de coureurs j’ai vu – un tarahuma, un vrai, en costume traditionnel de leur pays – magnifique ! C’est Bruno Redon, un neo-marathonien pieds nus avec qui j’ai souvent discuté sur différents réseau, et que je vois « grandeur nature » pour la première fois. Il fait mieux que moi, côté chrono, pieds nus – bien ça !
Paris-Versailles-2015 Pieds Nus – Christian Harberts et Bruno Redon
Bon, pas question de piétiner, les pieds n’aiment pas se remettre en activité, une fois refroidis. En 2012, j’ai réussi à me blesser après une deuxième séance post-course… Retour tout seul cette année, un dernier bout un peu pénible au début, car les plantes commencent à protester après plus d’un demi-marathon !
Retour à casa en courant – 31,72 km pieds nus en tout
Pour la quatrième année de suite, je me suis lancé dans un trot hésitant dans la très rugueuse contre-allée de l’Avenue de Versailles. Comme d’autres années, il a fallu quelques minutes pour retrouver un fonctionnement nominal des pieds, et surtout, un revêtement favorable, tout en bas de l’Avenue, loin des coureurs qui remontaient de plus en plus nombreux vers la fin de leur épreuve. Cette année, un peu de fatigue, mais les pieds relativement préservés au retour en ville.
Christian Harberts à l’arrivée de Paris-Versailles 2015 – Photo Maya LeBlog
Récupération
Quelques remarques à l’intention des coureurs pieds nus. Hormis une grosse sieste suite à un grosse bière (|-°) je n’ai pas tellement senti la sortie. Deux petites sorties pour finir le mois après un jour de repos, juste histoire de dépasser pour la première fois les 300 kilomètres en un seul mois. A l’approche du marathon à trois semaines, j’étais de toute façon en train de terminer ma préparation avec quelques sorties longues, donc le volume hebdomadaire était conséquent, plus de 80km/semaine… Des sensations rassurantes pour mon sixième marathon pieds nus 😉 Ensuite, programme d’hiver avant de préparer le marathon de Paris 2016 et la prochaine édition de #TourdesMaréchaux quelques semaines avant le marathon !
Merci à l’organisation de Paris-Versailles, et en particulier à Sylvain Fresnel à la tête de l’armée de bénévoles dont j’ai fait partie encore cette année. Remerciements à aux ami.e.s et supporteurs inconnus qui m’ont encouragé.e.s sur mon chemin.
Christian Harberts au départ de Paris-Versailles 2015 – Photo Maya LeBlog
Mes autres participations Paris-Versailles pieds nus
Paris-Versailles-2015 Pieds Nus – Christian Harberts
Bruno Redon – 27 septembre 2015 – Paris – Versailles
Merci de m’indiquer si vous avez rédigé un CR – j’ajouterai un lien (si vous êtes barefooteur ;-))
[…] Courir Pieds Nus – Paris-Versailles 2015 Pieds nus […]
Une fois de plus tu réalises un bien beau chrono !!
C’est toujours un plaisir de te croiser sur cette belle course.
J’ai bien pensé à toi sur certaines portions du parcours ! Chapeau !!
Bravo Christian ! Et bonne continuation 🙂